On est Fatigué – Digbeu Du Far (Côte d’Ivoire)
C’est du Zouglou, un style de musique propre à la Côte d’Ivoire.
Il apparaît en 1990 à la suite de mouvement de grève et de contestation sur les campus universitaires d’Abidjan.
Et de là né le sens même du Zouglou : relater les réalités sociales vécues par les jeunes ivoiriens, avec, tantôt des messages humoristiques, tantôt des messages politiques, mais surtout, le plus souvent, délivrer des conseils sur la vie.
Parler d’amour, d’amitié, de fraternité et prôner l'idéal de la justice et de la paix.

Mandjoulon – Salif Keïta & Les Ambassadeurs (Mali)
Sans doute vous connaissez Salif Keïta, au moins de vu. L’africain blanc le plus connu du continent.
Les Ambassadeurs c’était le groupe avec lequel a commencé Salif et avec qui il continuera pendant de nombreuses années.
Un groupe par lequel passa aussi Amadou Bagayoko. C’est le Amadou de Amadou et Mariam !
Mais aussi Keletigui Diabaté connu comme le maître indiscuté du balafon, le claviériste Cheick Tidiane Seck, les chanteurs Ousmane Dia (Star Band de Dakar) et évidemment le grand Salif Keita.
Un monument de la musique Ouest-africaine donc ces Ambassadeurs.

Les Djos – Le T.P. Orchestre Poly-Rythmo de Cotonou (Bénin)
« Djo » en Afrique occidentale ça veut dire « le mec », « le caïd », « le dur ».
Ça se moque des US dans ce morceaux.
Est-ce que vous saviez que le Bénin s’appelle comme ceci que depuis 1975, et qu’avant d’être la République du Bénin, ce même territoire s’appelait République du Dahomey. Elle a gardé ce nom pendant un peu moi de 20 ans, de 1958 à 1960 puis après son indépendance, entre 1960 et 1975.
C’était le nom officiel de cette république, état associé de la France. C’est à dire que la République de Dahomey déléguait à la France certains pouvoirs. Et d’ailleurs à cette époque il y avait un Ministère des Relations avec les États associés, qu’était le Vietnam, le Cambodge, le Laos, Dahomey etc...

Cumbia Chinandegana – Macondo (Nicaragua)
Un rythme salsa pour rendre hommage à la une cumbia.
Le Nicaragua, c’est une guerre perpétuelle sur à peu près tout le XXème siècle.
Ça comment avec les américains qui mettent en place un pion au pouvoir. La population se révolte. Les américains punissent. C’est comme ça pendant à peu près 20ans.
Puis y a un mec qui s’appelle le Général Sandino qui unifie les rebelles nicaraguayens, et plus généralement tous les rebels central-américains pour bouter l’ennemi impérialiste hors des frontières. Enchainement de lourdes défaites côté américains. On négocie une paix. Sandino arrive au pouvoir. Mais quelques mois plus tard il est assassiné par Anastasio Somoza, dirigeant de la garde nationale et soutenu par les USA.
On est à peine à la fin des années 30, et tu te dis que le siècle va être long. On va peut-être se faire une petite cumbia pour mieux le digéré non ? Ou alors une petite salsa ? Ou plutôt non, tiens, on va faire une salsa qui parle de la cumbia, ça nous fera du bien.

Luna De Maracaibo – Tulio Enrique León (Venezuela)
Ça c’est un standard vénézuélien « Luna De Maracaibo ». Maracaibo c’est la deuxième plus grande ville du Venezuela après Caracas, la capitale.
Si t’aimes l’orgue, et les claviers en général il faut que t’ailles fouiller dans la discographie de Monsieur León parce que c’est une brute reconnue, On l’appelait « El Artista del Teclado », ce qui signifie l’artiste du clavier !
Une histoire pas drôle c’est que Tulio Enrique est né non-voyant. La raison en était que sa mère avait reçu, lors de la grossesse, un coup qui est allé endommager le nerf optique de l’enfant. La coïncidence, veut que sa mère aussi était non-voyante, et la raison de sa cécité sont les mêmes que celles de son fils : la grand-mère de Tulio Enrique avait reçu, lors de la grossesse, un coup qui est allé endommager le nerf optique de la mère de Tulio Enrique.

Hommage À Pelé – Les Loups Noirs (Guadeloupe)
Les loups noirs n’étant plus si noir, mais plutot poivre et sel, ce morceau n’est plus à jour, puisque Messi vient d’avoir son 6ème ballon d’or.
Le morceau est sorti en 1971 sur l’album « Encore », Pelé à cette époque joue encore au Brésil, à Santos plus exactement

Femmes – Harold Nelson (Île de la Réunion)
À la base, en écoutant ce séga de la Réunion, moi, j’ai compris « femme à barbe, femme à pipi ».
Bon après j’ai réécouté, et en fait c’est pas ça.
Alors, toi qui te reconnaîtra, auditeur réunionnais, je sais que c’est une évidence pour toi, alors manifeste toi sur notre page Taxi Brousse de facebook et dis-nous ce que ce morceau raconte.

Ténéré – Bombino (Niger)
Omar « Bombino » Moctar est un guitariste touareg nigérien, et le Ténéré c’est une région que l’on définit hyperaride, situé dans le désert saharien du Niger.
Et à ce propos, en 1973, a été renversé en plein milieu du désert, un arbre. On disait de lui que c’était l’arbre le plus isolé du monde. C’est l’arbre du Ténéré, un acacia. Situé très précisément à 235 km au nord-est de la ville d'Agadez, au Niger, il faisait office de repère pour les routes des caravanes qui traversaient le désert.
Cet acacia était le dernier survivant d'un groupe d'arbres qui avait poussé dans le désert à une époque de moindre aridité.
Ses racines plongeaient à 30 mètres en-dessous de la surface pour rejoindre la nappe phréatique. Le 8 novembre 1973, l’arbre meurt renversé par un camionner libyen, probablement ivre.
L’arbre est aujourd’hui exposé au Musée national Boubou-Hama à Niamey.

Aï Aï Aï – Rigo Star & Koffi Olomidé (RDCongo)
Tcha Tcho, pona yo mwana mwasi, le Tcha Tcho c’est un style de musique pour les filles disaient les hommes !
Et le Tcha Tcho c’est quoi ? C’est ce qu’on appelle plus communément, le Soukous Love. C’est à dire une dérivation du soukous, beaucoup plus chaloupé, sensuel, ça se danse collé. En écoutant ça, on se dit c’est latino, ou que ça doit venir des Antilles. Eh non ! C’est la RDC.
Rigobert Bamundele, dit Rigo Star et celui que l’on appelle « Le Rambo », ou bien « Papa Bonheur », ou alors « Grand Mopao Mokonzi », j’ai nommé Antoine Christophe Agbepa Mumba aka Koffi Olomidé.

The Wind In A Frolic – Nigerian Union Rhythm Group (Nigéria)
Le Nigéria accède à l’indépendance en 1960, et ce morceau, c’est juste avant, à la fin des années 50 qu’il sort. L’indépendance amène le bouillonnement artistique beaucoup d’échange ont lieu entre pays africains, puis entre africains et occidentaux (essentiellement USA et UK) chez lesquels les artistes nigérians puisent la basse funk, le jazz, le psyché-rock et évidemment la musique folklorique et donneront naissance à ce style de musique que l’on a déjà entendu sur Taxi Brousse : l’Afrobeat.

Walking Up The Kings Highway – Joseph Niles (Barbade)
La plus orientale des îles des Antilles.
Un état indépendant depuis le 30 novembre 1966.
Mais la Barbade fait partie du Commonwealth britannique, et est donc une monarchie parlementaire multipartite, puisque le chef de l’État est la reine Élisabeth II d’Angleterre. La reine qui est représentée sur place par un gouverneur général.
Mais les barbadiens élisent un premier ministre qui est le chef du pouvoir exécutif. Ils ont aussi deux chambres du parlement qui, elles, s’occupent du législatif. Z’avez comris ou pas ? Le problème c’est la reine dans tout ça. C’est pourquoi en 2005 le premier ministre lance une réforme pour remplacer la reine par un président de la république. Et bah ça a été un flop, ils ont gardé la reine finalement.

Shakespearean Quotations – Lord Christo (Trinidad & Tobago)
Une version calypso de, ce que vous avez peut-être reconnu, l’Ouverture de Guillaume Tell, un opéra de Rossini. Et l’artiste aussi vous l’avez peut-être reconnu puisqu’on l’a déjà entendu sur Taxi Brousse, c’est Lord Christo.

Miriya – Mama Sissoko (Mali)
Mama Sissoko c’est une légende de la musique malienne. Il est l’ancien guitariste soliste du Super Biton de Ségou un groupe célébrissime des années 70.
Depuis un peu moins de 30 ans, Mama Sissoko alterne entre sa carrière solo et les tournées du Super Biton qui est toujours en activité.
Ce morceau Miriya c’est le dernier titre en date, sortie cette année et extrait de son single éponyme.

Los Tres Niños Inocentes – Ramon Cordero (République Dominicaine)
C’est une réunion du Boléro et du Tango, une musique associée pendant longtemps aux couches sociales les plus défavorisées de Saint-Domingue, je suis... je suis... La Bachata ! Et Ramon Cordero en a fait son savoir-faire, et il le fait extrêmement bien. La bachata, nous on en parle depuis le début des années 2000, mais ça existe depuis les années 60. Le morceau qu’on entend là date de 1980.