Taxi Brousse

Taxi Brousse

Une excursion dans le temps et dans l’espace à la découverte de la musique Afro-Caribéenne.

Mouvement UP

Une excursion dans le temps et dans l’espace à la découverte de la musique Afro-Caribéenne. La musique africaine a influencé largement la création musicale. Il en est de même des Antilles et des Caraïbes dans leur globalité. Vous écoutez certains chants folkloriques d’Afrique du Sud (début du XXème) et vous pouvez entendre le ska jamaïcain (1950). Faites le même exercice pour une Cumbia colombienne, j’y entends l’afro-beat des années 50. Le merengue angolais, la rumba congolaise… la musique voyage et crée des liens! Tous les morceaux que l’on passe ici sont liés : la musique c’est le lien, mais pas qu’un lien culturel, un lien bien plus large, le lien de ceux qui l’aiment et qui l’écoutent, et de ceux qui la dansent. Bonsoir, je m’appelle Patrice Rivet et vous écoutez Taxi Brousse.

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Episode 25

Petenere – Ali Farka Touré (Mali)
Ferme les yeux... écoute ces premières notes... Tu sens l’odeur du curry ? T’es à Madras... C’est un super Raga écrit et interprété à la cithare par Ravi Shankar...
Mais non banane ! T’y as cru hein ! C’est ça la force de Ali Farka. Ce morceau est fou, ce monsieur est d’un géni fou. C’est le seul artiste non anglo-saxon dans le classement des 100 meilleurs guitaristes de tous les temps. Classement détenu par Jimi Hendrix. Non Francis Cabrel et son riff de la Corrida n’est pas dans le classement.

Si tu Bois Beaucoup – Franco & TPOK Jazz (Zaïre)
10 ans après le Ry-Co Jazz et son célèbre tube de « Tu bois beaucoup », Franco et son TPOK Jazz en font un clin d’œil avec ce morceau « Si tu bois beaucoup ».
La Rumba congolaise s’exportera très bien dans les Antilles dans les années 60, ou elle se mélangera à la biguine pour donner naissance à un 3ème style qu’on appellera le Tumbélé.

Mubi Umakhelwane – Abafana Baseqhudeni (Afrique du Sud)
Ce qui signifie en Zulu « le mauvais voisin » par « les coquelets ».
Ça date de la fin des années 70.
D’ailleurs ils ont commencé leur carrière en s’appelant Abafana Baseqhudeni et puis un peu plus tard, un label allemand est arrivé pour les produire et ils ont commencé à être un peu plus connu, et alors ils ont fini par traduire leur nom par « The Cockerel Boys ».

Aie... Mr Robert – Bossa Combo (Haïti)
C’est un morceau parfait ça ! Ça donne envie de danser, non ?
Ce qui est bien sur ce morceau c’est qu’on commence très fort avec du compas (rythme rapide rapide, saccadé et cadencé) et à un moment on bascule sur une petite méringue haïtienne.
Le compas ça n’est ni plus ni moins que de la méringue qu’on a accéléré.
C’est un morceau qui date de 1979.


Nambewe – Madalitso Band (Malawi)
Tu vois où c’est le Malawi ?
C’est un petit territoire enclavé entre le Mozambique, la Zambie et la Tanzanie.
Tu n’sais pas où c’est ?
Bon c’est le sud-est de l’Afrique.
C’est un bras de terre de 800 bornes de long pour 300 bornes de large scotché à ce qui s’appelle le Lac Malawi.

La Mecha – Luis Kalaff Y Su Alegres Dominicanos (République Dominicaine)
Oui ! « La mecha » ça veut dire la mèche ! Bravo. Tu le savais, mais moi je suis une pipe en espagnol !
Le titre date de 1962, et ce sont les 5 alegres dominicanos qui accompagne « El Rey del merengue ». C’est comme ça qu’on surnommait Luis Kalaff.

Khala Zo’Me – Royal Players (Afrique du Sud)
Dans les années 20 en Afrique du Sud, on assiste à un gros exode, les habitants des campagnes viennent vivre en ville à la recherche de travaille et c’est la naissance de ce qu’on appellera les « slums » ou « township » les ghettos quoi. Là où les pauvres trouveront refuge dans des baraquements de fortune.
C’est dans ces quartiers et à cette époque que se crée ce style de musique que l’on appelle le Marabi. C’est une fusion des musiques rurales, des chants chorals africains (xhosa, zulu, sotho), du ragtime et du blues.

La Negra Kulengue – Abelardo Carbonó (Colombie)
Franchement, il est complètement cramé Abelardo.
Là encore un exemple de son génie intergalactique...
Un démarrage en trombe, ça pétarade pas mal !
« Que le pasa a la negra kulengue
Ella no se quiere ni mover
Yo le digo a la negra kulengue
Ven negrita, ven mueve los pies»
Moi ça me fait beaucoup rire comme début de chanson.
« Qu’est c’qu’il lui arrive à la négresse au gros cul, elle a pas envie de bouger, moi je lui dis à la négresse au gros cul, viens négresse, viens, bouge, tes pieds ».
Alors c’est évident qu’au 21ème siècle, pour écrire un morceau comme ça, faut être au moins masochiste, si ce n’est complètement suicidaire. Il manque éventuellement un « pédé » au deuxième couplet et je pense que t’as toutes les associations de France qui te tombe sur la gueule.
Bref ! C’était Abelardo Carbono.
N’oubliez pas de temps en temps de traduire vos morceaux préférés, vous seriez surpris des conneries que vous chantez sous la douche.


Quiéreme Sempre – Orquesta Aragón (Cuba)
En 1965, la grande tournée “Music Hall de Cuba” amène la Aragón pour la première fois en France, où ils sont acclamés pendant trois semaines à L'Olympia.
Entre albums, EP, single et compil, on en est à quelques 250 disques quand même...
Faut dire que le groupe a été fondé en 1939 et que le dernier album date de 2009...70 ans de carrière qui dit mieux ! Alors évidemment que ce n’est pas les mêmes à la fin qu’au début, les fils ont remplacé les pères. Comme quand Rafael Lay, le violoniste du groupe, qui lui-même avait remplacé Orestes Aragón au poste de créateur originel en tant que directeur musical, bref, lorsque Rafael Lay décède d’un accident de voiture, qui reprend le flambeau ? Son fils, Rafael Lay Bravo, violoniste lui aussi.

Labanta Braçao – Amilcar Cabral (Cap-Vert)
Au Cap-Vert, la musique emblématique c’est évidemment celle que l’on connaît le plus avec Cesaria Evora et c’est à dire la Morna ou la Coladeira, mais il y a aussi un autre genre que l’on appelle le Funana, beaucoup plus rapide. Généralement il se joue avec un accordéon, mais sur ce morceau l’accordéon a été remplacé par un orgue électrique.

Maimouna Chérie – Vincent Ahehehinnou (Bénin)
Vincent Ahehehinnou était chanteur au sein du très célèbre Orchestre Poly-Rithmo de Cotonou. Après douze années entre disques à succès et tournées triomphales, il quitte le groupe le 28 mai 1978 après des désaccords avec le « propriétaire » du groupe, Adissa Seidou. Ce dernier voulait mettre en retrait le regretté Mélomé Clément (fondateur du groupe) pour asseoir sa mainmise sur Poly-Rythmo. Vincent, qui s’était élevé contre ces manœuvres, avait reçu des menaces de mort d’Adissa, rites vaudous à l’appui.
Il lance alors sa carrière solo.

Moussa Hypocrite – Pepe Kalle & Bopol Mansiamina & Nyboma (Zaïre)
Pour cette album intitulé « Hommage à Emoro », les trois compères s’appelle en fait « Les Étoiles du Zaïre », c’est plus simple pour tous les nommés, et puis on sait comment ça se passe en Afrique, ils n’y vont pas avec le dos de la cuillère au niveau des superlatifs...
On les connaît bien en tout cas ces trois-là, on les a souvent écoutés dans Taxi Brousse, et pour cause, ils font partis des monuments de la musique congolaise.
Mais Emoro c’est qui ? Pepe Kalle disait « Emoro, c’est un génie », Emoro répliquait « bomoe ki toko » la vie est belle.
Emoro c’est un danseur qui accompagna Pepe Kalle lors de ses nombreuses tournées, du début des années 80, jusqu’en 1994 année où il succomba à une crise cardiaque.
"Emoro" Tumba Ayila, le nain espiègle comme on l’appelait, c’est le pionnier des danseurs de petites tailles qui ont fait le bonheur de l’Empire Bakuba. Sa façon de danser et surtout sa bonhomie lui avaient attiré la sympathie du public.


Na Joe Oso Mi Kong – Moksie Patoe (Suriname)
1992 l’album qui s’intitule « Greetings from Surinam ».
Je me répète parce que je vous l’avez déjà dit, mais cet endroit du monde est un endroit étrange dans la mesure ou sur un carré de 500km de côté, on croise des gens qui parlent espagnol (Venezuela), anglais (Guyana), hollandais (suriname), français (Guyane) et portugais (Brésil).

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Episode 24

La Météo – Danyél Waro (Ile de la Réunion)
Sainte-Rose, petite commune au vent, situé au Nord-Est du Piton de la Fournaise, sur la côte Est de l’île de la Réunion, enregistre chaque année plus de 10000mm (soit plus de 10m) de précipitation
A titre d’exemple, Paris c’est 650mm/an.
Dans les hauts de Sainte-Rose, on enregistre 280 jours de pluie, ce qui en fait non seulement un record en France, mais aussi un cas particulier dans le monde entier.
A l’inverse, de l’autre côté de l’île, et donc sous le vent, sur la côte Ouest, on enregistre 329 jours de sécheresse à l’année.

Si M’Fe W’Yon Bagay – Althiery Dorival (Haïti)
Twoubadou, le troubadour.
C’est un mélange de méringue haïtienne et de musique cubaine qu’on appelle le « guajira ». C’est les travailleurs haïtiens expatriés dans les champs de cannes cubains qui l’ont inventé et l’ont ramené au pays au début du XXème.

Morenita Mia – Ramon Cordero (République Dominicaine)
Tu le reconnais ce rythme ? 1-2-3-4 et 1-2-3-4...voilà, celui-là ! Celui de la bachata. Parce que c’est ce qu’on écoute là.
La bachata, c’est un rythme crée en République Dominicaine au tout début des années 60. Ce morceau qu’on entend, est extrait de l’album « La Causa De Mi Muerte » sortie en 1966.

Aninha – Africa Negra (Sao-Tomé)
La seule colonie lusophone à n’avoir connu ni guerre de libération ni guerre civile. Il est également de loin le moins bien connu de ces pays, y compris chez les lusophones.
Le groupe légende de ces îles du bout du monde, Saint-Thomas-et-l'île du Prince c’est comme ça qu’on appelle aussi Sao-Tomé, situé juste en face de Libreville, la capitale du Gabon.
La carrière de Africa Negra commence en 1974 lorsqu’ils commencent à jouer dans les bals de la capitale São Tomé, réunissant à la fois les métis, descendants de Portugais et d’esclaves africains ; les Angolares, qui sont les descendants d’esclaves angolais naufragés qui s’établirent en communautés de pêcheurs dans la zone sud ; et les descendants de « serviçais », les travailleurs cap-verdiens et mozambicains qui étaient venus travailler dans les plantations de café et de cacao de l’île.

Jika Mthoria – Spokes Mashiyane (Afrique du Sud)
Spokes Mashiyane c’est le plus grand artiste sud-africain de ce qu’on appelle la tin-whistle, un type de flûte en métal. Normalement c’est une flûte utilisée dans les îles Britanniques... on ne sait pas comment elle est arrivée là-bas. En tout cas, ça a donné le nom à un style de musique que l’on appelle là-bas le kwela.
L’Afrique du Sud est sortie du Royaume du Commonwealth en 1961, alors que des pays comme le Canada, ou l’Australie ou encore la Nouvelle Zélande sont toujours des Monarchies parlementaires avec comme monarque la Reine Élisabeth II d’Angleterre.

Tsy An-Jaza Andao Tsika Holy – Tsy An-Jaza (Madagascar)
Le Tsapiky, rythme malgache de la fin des 70’s.
Dès les premières notes on pourrait le confondre avec du soukous, mais la guitare est trop claire, pas de percussion, le chant des enfants en fond, le rythme rapide et énergétique... y a pas de confusion possible.
Le morceau est issu de la compilation « Tulear Never Sleep » qui a contribué à faire connaître ce style internationalement.

Mbiri Yekutsvaga Mari – The Sungura Boys (Zimbabwe)
Zimbabwe années 80.
C’est au début de cette décennie que ce grand pays acquiert son indépendance, le 18 avril 1980.
Un grand souffle de liberté court à travers le pays, l’ancien chef de guérilla marxiste Robert Mugabe est le nouveau Premier ministre.
En 1992, une étude de la Banque mondiale indique que plus de 500 centres de santé ont été construits depuis en 10 ans.
Le pourcentage d'enfants vaccinés est passé de 25 % en 1980 à 67 % en 1988.
L'espérance de vie est passée de 55 à 59 ans.
Le taux de scolarisation a augmenté de 232 %.
L’enseignement primaire ait été rendu gratuit et les effectifs de l'enseignement secondaire ont augmenté de 33 % en deux ans.
Mais... ces politiques sociales entrainent une augmentation du taux d'endettement, et les année 90 n’auront plus le même gout de liesse et de bombance.

Mon Compe / Ti Bon – Coupé Cloué (Haïti)
Jean Gesner Henry de son vrai nom.
« Coupé Cloué » ça lui vient de son passé de footballeur. Parce qu’en même temps d’être musicien, il jouait au sein du club Aigle Noir AC, un des clubs de Port-au-Prince, en tant que défenseur. On imagine vraiment un style de jeu léger avec un surnom pareil !
Ça date de de 1978 et c’est du Konpa, ou kompa, ou compas... enfin bref, n’y a pas vraiment une orthographe très arrêtée.

Zonga Vonvon – Verckys & l’Orchestre Vévé (Zaïre)
Vraiment un petit bijou.
On commence sur une petite rumba tranquille et d’un coup tout s’accélère, on file sur de l’Afrobeat, c’est ce son un peu psyché trans, lanscinant et on finit en apothéose par un rythme psyché limite trans.
Il n’en est pas moins qu’on est à la fin des années 60, à l'origine musicien dans le OK Jazz, Verckys Kiamuangana Mateta a créé l'Orchestre Vévé à la fin des années 1960 et est le premier africain indigène, à être propriétaire d’un label musique.

Atomic Nightmare – Talbot Brothers of Bermuda (Bermudes)
Les Bermudes c’est un des 14 territoires d’outre-mer britannique avec les Caïmans, les Îles Vierges, Gibraltar et un tas d’autres cailloux où il fait bon placer son argent.
Quoi qu’il en soit, les Talbot Brothers sont au nombre de 5 avec Archie, Austin, Bryan, Ross et Roy auquel s’ajoute leur cousin Cromwell.
Le titre dit tout de la chanson... C’est l’histoire d’un mec qui raconte comment il va fuir lorsqu’on lancera une bombe atomique au-dessus de sa ferme.

Je suis un Sauvage – Alfred Panou & Art Ensemble of Chicago (Togo)
Le « blague-power » ça ne s’improvise pas, et Alfred le sait, il a été comédien, musicien, metteur en scène, réalisateur... bref, il a touché à tout, en plus de 50 ans de carrière. D’origine bénino-togolaise, il a abandonné le chemin de la comédie en France où il a fait ses études de théâtre parce qu’il « n’aime pas trop ce qu’on propose aux acteurs noirs en France ».
Grand ami de Jacques Higelin et Pierre Barouh, il commence sa carrière de chanteur avec un spectacle de slam où il dit des textes des black Panthers.

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Episode 23

Campus – Ex-Big Sat (Côte d’Ivoire)
Morceaux des années 90, où en Côte d’Ivoire ça chauffe pas mal. Notamment parce que le vieux Félix Houphouët-Boigny est au pouvoir depuis l’indépendance, c’est à dire plus de 30 ans. Vieil ami de la France, sans doute a-t-il bénéficié de quelques aides de ses protecteurs. Au début des années 90, commencent les premières grandes grèves et manifestations. On demande plus de libertés, plus de moyens dans l’éducation et la santé, et l’ouverture du gouvernement au multipartisme. Et c’est sur les campus d’Abidjan que les heurs sont les plus virulents, les étudiants et lycéens chargeant la police.
En 1993 Houphouët-Boigny décède. Son successeur, ancien président de l’Assemblée Nationale, s’appelle Henri Konan Bédié, durant son mandat qui durera 6 ans, Il utilise l'idée de « l'ivoirité », notion selon laquelle une personne ne serait vraiment ivoirienne, et donc pourrait se présenter à l'élection présidentielle, que si son père et sa mère sont d'origine ivoirienne. Ceci permet notamment d’écarter son principal rival, Alassane Ouattara, à l'élection présidentielle ivoirienne de 1995. Ouattara que l’on retrouvera en 2011 avec la crise des élections avec Laurent Gbagbo.

Taximen – Amadou Balaké (Burkina Faso)
Et ce qui est cocasse c’est qu’Amadou, dans les années 60, il était taxi à Ouagadougou, il sait de quoi il parle. C’est ce qu’on se demande aussi si, un peu comme dans la chanson... « les taxis c’est pour eux-mêmes ou si c’est pour satisfaire la masse. Un Taximan qui te dit dite là-bas, tu vois pas où je va ? Je suis pressé ! Ou bien il te dit, monsieur moi y a pas monnaie, y a pas le temps »

Amour – Les Fantaisistes de Carrefour (Haïti)
Après avoir obtenu l’indépendance par les armes en 1804, le peuple haïtien a été contraint de passer à la caisse. Oui oui vous avez bien entendu ! Je paye pour qu’on me rende mon indépendance ! En 1825, par la volonté du roi Charles X, et pour qu’il puisse accepter de reconnaître l’indépendance, Haïti doit « échanger » sa future indépendance contre 150 millions de francs-or. Cette somme, réduite par la suite à 90 millions, était censée permettre d’indemniser les colons français installés en Haïti, obligés par les événements, à abandonner leurs biens et à quitter l’île. Les Haïtiens ont dû payer cette drôle de « dette » jusqu’en 1884.

Chichicastenango – Marimba Chapinlandia (Guatemala)
Le marimba, vous connaissez ? C’est du xylophone quoi. Mais un xylo particulier qui a sous les petites dalles de bois, sur lesquelles on tape, des tuyaux en métal qui servent de résonateurs.
À la base c’est un instrument qui vient d’Afrique, d’ailleurs « marimba » c’est un mot d’origine bantoue. D’ailleurs qu’est-ce que ça veut dire « bantoue » ? Bantoue ça veut dire humain. On raconte que les premiers explorateurs demandaient aux tribus, comment s’appelait les autres tribus, et les autochtones répondaient « bantou ». De fil en aiguille tout le monde s’est appelé bantou, c’est à dire humain. Tout le monde s’appelait « humain »...

Ras Mass 75 – Brother Valentino (Grenade)
« Ras » c’est « le chef » en éthiopien, un peu comme Négus qui veut dire « Roi », « Seigneur. » « Ras Tafari » c’est le seigneur Tafari Makonnen, c’est à dire « Haïlé Sélassié Ier » dernier empereur d’Éthiopie, que l’on appelle aussi le.

Nintsika Jiaby Iz’ty – Jaojoby (Madagascar)
« Nintsika Jiaby Iz’ty » veut dire « voilà qui nous somme ».
Eusèbe Jaojoby, un des artistes les plus connus de Madagascar voilà qui il est.
Il fait partie de ce courant qui a réinventé la musique malgache.
Originaire non loin de la capitale de la vanille, c’est à dire Sambava, au Nord-Est de l’île.
Il a opéré dans le salegy, ce style de musique typique de Madagascar, une grande révolution et modernisation notamment grâce à l’arrivée des instruments électriques qui ont débarqué juste après la décolonisation.

Chien la Jappe – Ti Céleste (Guadeloupe)
Le Gwo-Ka. C’est ce style de musique traditionnel qui vient directement des esclaves. Il se jouait avec de grand tambour qui était construit à partir de tonneaux, que l’on appelait à l’époque gros-quart, et Gwo-Ka c’est la déformation créole de gros-quart. C’est à la fois une musique et une danse qui sont une des 17 pratiques classifiées dans l’Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France, avec elle aussi son cousin le Maloya musique traditionnel de la Réunion. Mais il y a aussi la gastronomie, le compagnonnage, la dentelle d’Alençon, les parfums de Grasse etc... Bref tout le savoir-faire de la France.

Sun Sun Damba – Carlos Puebla & Pedro Sosa (Cuba)
En 1959, les révolutionnaires prennent le pouvoir et deviennent bientôt célèbres dans le monde entier. La suite sera encore plus extraordinaire, cette petite île fait trembler le monde et retient l’attention des plus grandes puissances, régulièrement contraintes de bousculer leurs agendas par les prises de positions de Fidel Castro. En Afrique c’est le temps des indépendances et l’on voit en Cuba un pays fier et fort. Cuba jouera un rôle prépondérant dans le monde à cette époque, et encore plus en Afrique où Che Guevara se rendra de nombreuses fois, en Algérie, en RDC et dans tout le continent pour distiller les paroles du Lider Maximo et aider logistiquement les pays par les transferts de connaissance. On sait par exemple qu’au Mozambique, Cuba formait des médecins, des ingénieurs etc... Et la culture révolutionnaire qu’ils apportaient a permis à de nombreux pays, de relever la tête, et retrouver leur identité. Cuba a aussi beaucoup influencé l’Afrique de par les styles et les méthodes de musiques.

Kungo Sogoni – Nâ Hawa Doumbia (Mali)
L’ethnie la plus présente au Mali et dans l’Ouest africain : Les mandingues.
Ils sont 20 millions. Du Sénégal au Burkina, en passant par la Côte d’Ivoire et le Mali justement.
Le style de musique que chante Nâ Hawa Doumbia c’est ce que l’on appelle du « didadi ». C’est originaire du sud du Mali, la région d’où elle vient.
En 1981, elle a 21 ans, et elle remporte la première édition du concours découverte RFI.
Son mari N’Gou Bagayoko assure la partie instrumentale à la guitare sèche.

N'na Soba – Balla et ses Baladins (Guinée)
Fin des année 60 à Conakry ! Tu la sens l‘influence de Cuba là ? Hein, tu la sens ? Balla et ses Baladins, un groupe légendaire dans la Guinée de cette époque, et N’na Soba c’est un des titres phare de ce groupe que l’on appelait aussi Orchestre du Jardin de Guinée. Les deux formations étaient composées des mêmes artistes. Le chef ? Balla Onivogui !

Fuguei Na Escola – Teta Lando (Angola)
Un bijou signé Alberto Teta Lando. Un 45 tours sortie en 1973. Un single enregistré dans les studios du label « N’gola ». Des studios prestigieux où tout le beau monde de la musique angolaise est passé.
J’ai fui l’école pour aller jouer au ballon, « fuguei na escola para jogar a bola ».
Si ce n’est pas un morceau plein de Saudade ça, moi je ne m’y connais pas. La nostalgie de l’enfance, quel délice l’école buissonnière, tout ça sur ce petit son langoureux plein de douceur...

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Episode 22

On est Fatigué – Digbeu Du Far (Côte d’Ivoire)
C’est du Zouglou, un style de musique propre à la Côte d’Ivoire.
Il apparaît en 1990 à la suite de mouvement de grève et de contestation sur les campus universitaires d’Abidjan.
Et de là né le sens même du Zouglou : relater les réalités sociales vécues par les jeunes ivoiriens, avec, tantôt des messages humoristiques, tantôt des messages politiques, mais surtout, le plus souvent, délivrer des conseils sur la vie.
Parler d’amour, d’amitié, de fraternité et prôner l'idéal de la justice et de la paix.

Mandjoulon – Salif Keïta & Les Ambassadeurs (Mali)
Sans doute vous connaissez Salif Keïta, au moins de vu. L’africain blanc le plus connu du continent.
Les Ambassadeurs c’était le groupe avec lequel a commencé Salif et avec qui il continuera pendant de nombreuses années.
Un groupe par lequel passa aussi Amadou Bagayoko. C’est le Amadou de Amadou et Mariam !
Mais aussi Keletigui Diabaté connu comme le maître indiscuté du balafon, le claviériste Cheick Tidiane Seck, les chanteurs Ousmane Dia (Star Band de Dakar) et évidemment le grand Salif Keita.
Un monument de la musique Ouest-africaine donc ces Ambassadeurs.

Les Djos – Le T.P. Orchestre Poly-Rythmo de Cotonou (Bénin)
« Djo » en Afrique occidentale ça veut dire « le mec », « le caïd », « le dur ».
Ça se moque des US dans ce morceaux.
Est-ce que vous saviez que le Bénin s’appelle comme ceci que depuis 1975, et qu’avant d’être la République du Bénin, ce même territoire s’appelait République du Dahomey. Elle a gardé ce nom pendant un peu moi de 20 ans, de 1958 à 1960 puis après son indépendance, entre 1960 et 1975.
C’était le nom officiel de cette république, état associé de la France. C’est à dire que la République de Dahomey déléguait à la France certains pouvoirs. Et d’ailleurs à cette époque il y avait un Ministère des Relations avec les États associés, qu’était le Vietnam, le Cambodge, le Laos, Dahomey etc...

Cumbia Chinandegana – Macondo (Nicaragua)
Un rythme salsa pour rendre hommage à la une cumbia.
Le Nicaragua, c’est une guerre perpétuelle sur à peu près tout le XXème siècle.
Ça comment avec les américains qui mettent en place un pion au pouvoir. La population se révolte. Les américains punissent. C’est comme ça pendant à peu près 20ans.
Puis y a un mec qui s’appelle le Général Sandino qui unifie les rebelles nicaraguayens, et plus généralement tous les rebels central-américains pour bouter l’ennemi impérialiste hors des frontières. Enchainement de lourdes défaites côté américains. On négocie une paix. Sandino arrive au pouvoir. Mais quelques mois plus tard il est assassiné par Anastasio Somoza, dirigeant de la garde nationale et soutenu par les USA.
On est à peine à la fin des années 30, et tu te dis que le siècle va être long. On va peut-être se faire une petite cumbia pour mieux le digéré non ? Ou alors une petite salsa ? Ou plutôt non, tiens, on va faire une salsa qui parle de la cumbia, ça nous fera du bien.

Luna De Maracaibo – Tulio Enrique León (Venezuela)
Ça c’est un standard vénézuélien « Luna De Maracaibo ». Maracaibo c’est la deuxième plus grande ville du Venezuela après Caracas, la capitale.
Si t’aimes l’orgue, et les claviers en général il faut que t’ailles fouiller dans la discographie de Monsieur León parce que c’est une brute reconnue, On l’appelait « El Artista del Teclado », ce qui signifie l’artiste du clavier !
Une histoire pas drôle c’est que Tulio Enrique est né non-voyant. La raison en était que sa mère avait reçu, lors de la grossesse, un coup qui est allé endommager le nerf optique de l’enfant. La coïncidence, veut que sa mère aussi était non-voyante, et la raison de sa cécité sont les mêmes que celles de son fils : la grand-mère de Tulio Enrique avait reçu, lors de la grossesse, un coup qui est allé endommager le nerf optique de la mère de Tulio Enrique.

Hommage À Pelé – Les Loups Noirs (Guadeloupe)
Les loups noirs n’étant plus si noir, mais plutot poivre et sel, ce morceau n’est plus à jour, puisque Messi vient d’avoir son 6ème ballon d’or.
Le morceau est sorti en 1971 sur l’album « Encore », Pelé à cette époque joue encore au Brésil, à Santos plus exactement

Femmes – Harold Nelson (Île de la Réunion)
À la base, en écoutant ce séga de la Réunion, moi, j’ai compris « femme à barbe, femme à pipi ».
Bon après j’ai réécouté, et en fait c’est pas ça.
Alors, toi qui te reconnaîtra, auditeur réunionnais, je sais que c’est une évidence pour toi, alors manifeste toi sur notre page Taxi Brousse de facebook et dis-nous ce que ce morceau raconte.

Ténéré – Bombino (Niger)
Omar « Bombino » Moctar est un guitariste touareg nigérien, et le Ténéré c’est une région que l’on définit hyperaride, situé dans le désert saharien du Niger.
Et à ce propos, en 1973, a été renversé en plein milieu du désert, un arbre. On disait de lui que c’était l’arbre le plus isolé du monde. C’est l’arbre du Ténéré, un acacia. Situé très précisément à 235 km au nord-est de la ville d'Agadez, au Niger, il faisait office de repère pour les routes des caravanes qui traversaient le désert.
Cet acacia était le dernier survivant d'un groupe d'arbres qui avait poussé dans le désert à une époque de moindre aridité.
Ses racines plongeaient à 30 mètres en-dessous de la surface pour rejoindre la nappe phréatique. Le 8 novembre 1973, l’arbre meurt renversé par un camionner libyen, probablement ivre.
L’arbre est aujourd’hui exposé au Musée national Boubou-Hama à Niamey.

Aï Aï Aï – Rigo Star & Koffi Olomidé (RDCongo)
Tcha Tcho, pona yo mwana mwasi, le Tcha Tcho c’est un style de musique pour les filles disaient les hommes !
Et le Tcha Tcho c’est quoi ? C’est ce qu’on appelle plus communément, le Soukous Love. C’est à dire une dérivation du soukous, beaucoup plus chaloupé, sensuel, ça se danse collé. En écoutant ça, on se dit c’est latino, ou que ça doit venir des Antilles. Eh non ! C’est la RDC.
Rigobert Bamundele, dit Rigo Star et celui que l’on appelle « Le Rambo », ou bien « Papa Bonheur », ou alors « Grand Mopao Mokonzi », j’ai nommé Antoine Christophe Agbepa Mumba aka Koffi Olomidé.

The Wind In A Frolic – Nigerian Union Rhythm Group (Nigéria)
Le Nigéria accède à l’indépendance en 1960, et ce morceau, c’est juste avant, à la fin des années 50 qu’il sort. L’indépendance amène le bouillonnement artistique beaucoup d’échange ont lieu entre pays africains, puis entre africains et occidentaux (essentiellement USA et UK) chez lesquels les artistes nigérians puisent la basse funk, le jazz, le psyché-rock et évidemment la musique folklorique et donneront naissance à ce style de musique que l’on a déjà entendu sur Taxi Brousse : l’Afrobeat.

Walking Up The Kings Highway – Joseph Niles (Barbade)
La plus orientale des îles des Antilles.
Un état indépendant depuis le 30 novembre 1966.
Mais la Barbade fait partie du Commonwealth britannique, et est donc une monarchie parlementaire multipartite, puisque le chef de l’État est la reine Élisabeth II d’Angleterre. La reine qui est représentée sur place par un gouverneur général.
Mais les barbadiens élisent un premier ministre qui est le chef du pouvoir exécutif. Ils ont aussi deux chambres du parlement qui, elles, s’occupent du législatif. Z’avez comris ou pas ? Le problème c’est la reine dans tout ça. C’est pourquoi en 2005 le premier ministre lance une réforme pour remplacer la reine par un président de la république. Et bah ça a été un flop, ils ont gardé la reine finalement.

Shakespearean Quotations – Lord Christo (Trinidad & Tobago)
Une version calypso de, ce que vous avez peut-être reconnu, l’Ouverture de Guillaume Tell, un opéra de Rossini. Et l’artiste aussi vous l’avez peut-être reconnu puisqu’on l’a déjà entendu sur Taxi Brousse, c’est Lord Christo.

Miriya – Mama Sissoko (Mali)
Mama Sissoko c’est une légende de la musique malienne. Il est l’ancien guitariste soliste du Super Biton de Ségou un groupe célébrissime des années 70.
Depuis un peu moins de 30 ans, Mama Sissoko alterne entre sa carrière solo et les tournées du Super Biton qui est toujours en activité.
Ce morceau Miriya c’est le dernier titre en date, sortie cette année et extrait de son single éponyme.

Los Tres Niños Inocentes – Ramon Cordero (République Dominicaine)
C’est une réunion du Boléro et du Tango, une musique associée pendant longtemps aux couches sociales les plus défavorisées de Saint-Domingue, je suis... je suis... La Bachata ! Et Ramon Cordero en a fait son savoir-faire, et il le fait extrêmement bien. La bachata, nous on en parle depuis le début des années 2000, mais ça existe depuis les années 60. Le morceau qu’on entend là date de 1980.

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Episode 21 - Spéciale Journée Mondiale de Lutte contre le Sida

C’est la journée mondiale du Sida aujourd’hui, qui existe depuis 1988, 31 ans.
En 2012, le SIDA était la 6ème maladie à causer le plus de morts dans le monde.
Les chiffres n’ont pas baissé depuis, mais la courbe ascendante est moins marquée qu’auparavant.
Les chiffres sont divulgués, les autorités se montrent encourageantes.
Pour ce qui est de l’Afrique, on le sait, c’est le continent qui paye le plus lourd tribut à l’épidémie.
Un exemple représentatif :
Dix pays de la région – l’Éthiopie, le Kenya, le Malawi, le Mozambique, le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Ouganda, la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe – comptabilisent 81% des personnes atteintes dans le monde.
C’est énorme.
C’est les pays de l’Afrique du Sud et du Nigéria qui sont les plus touchés, il représente respectivement 13% et 14% des morts causés par le VIH dans le monde
TAXI BROUSSE se joint au combat et dédie cette émission à toutes celles et ceux qui de près ou de loin on à faire à cette maladie.

Attention Na Sida – Franco (Congo)
C’est sur les mêmes arrangements de la chanson « Jackie », une chanson connue pour ses paroles plutôt sexuellement explicites, et qui envoyèrent Franco et ses musiciens en prison en 1979, c’est sur ces mêmes arrangements donc, qu’en 1987, le Grand Maître, chantera ce titre « Attention Na Sida », une des plus célèbres, des plus puissantes, à une époque où le virus du SIDA était un phénomène nouveau et connu depuis peut-être environ deux ou trois ans.
Le sida était une nouvelle maladie à l'époque et les gouvernements négligents fournissaient très peu d'informations. La chanson était un message puissant, informatif et indispensable. Un message prophétique de ce personnage adulé de la population congolaise.

Help Africa – Ebo Taylor (Ghana)
Figure artistique majeure du Ghana, maître incontesté du highlife et de ce qui deviendra l'afrofunk et l'afrobeat, Ebo Taylor n'aura probablement jamais la reconnaissance qu'il mérite, même s’il reste un artiste vénéré par les diggers et le selectors.
Et d’ailleurs pour leur plus grand plaisir, on a retrouvé l’année dernière, des titres inédits dans une arrière-salle de la maison de disque nigériane Tabansi Records.
On a exhumé des trésors, et parmi ces raretés, un album inédit d'Ebo Taylor, Palaver, dont les bandes ont été oubliées, pendant près de quarante ans, puisque les titres originaux ont été gravé en 1980 par Ebo Taylor.
L’album ré-édité s’appelle Palaver.

Chauffe Biguine La – Alain Jean-Marie, Robert Mavounzy & Manuela Pioche (Guadeloupe)
Alain Jean-Marie c’est le pianiste, Robert Mavounzy le saxophoniste et Manuela Pioche chanteuse.
La plus vieille revue de Jazz au monde encore édite est française, et oui !
Elle s’appelle Jazz Hot, et elle classe Robert Mavounzy meilleur saxophoniste français à l’époque. C’est lui qui réunit Manuela Pioche et Alain Jean-Marie pour cet album. Manuela était une grande dame de la chanson guadeloupéenne et, plus précisément, de la biguine. Et Alain Jean-Marie est l’un des plus importants pianistes de jazz français et francophone, et considéré comme l’une des rares légendes vivantes du Jazz.
Et c’est vrai qu’à bien écouter ce morceau c’est un petit bijou créole !

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Sida – Hilarion Nguema (Gabon)
Et moi j’avais oublié que c’est une équipe française qui a découvert le virus du Sida et ils ont été primé du Nobel de médecine en 2005 c’était une l’équipe menée par le Professeur Luc Montagnier
« On va s’aimer sur une étoile ou sur un oreiller, » mais surtout avec un préservatif. Oui je sais c’est dommage mais c’est comme ça.
Et c’est le monstre sacré de la musique gabonaise « que va devenir le monde s’il doit mourir en faisant l’amour » et son médecin de lui répondre « mais tu es stupide mon cher, après tout, tu dois mourir un jour comme un autre, si tu vis trop y a l’abcès de foie, si tu manges trop c’est l’estomac, y a les voitures, les avions, il y a toujours la mort. Tu vas mourir un jour comme un autre »

Lovency – Paul Blamar (Guadeloupe)
« Écoute mon frère, écoute le tam-tam, le vent chaud des savanes apporte son message... » Elle est magnifique cette petite biguine.
Un des innombrables albums édités au label Henri Deb. 50 ans de carrière comme musicien mais surtout comme producteur, feront du grand Henri Deb, un acteur incontournable de la musique créole et les artistes de Martinique et de Guadeloupe savent ce qu'ils doivent à ce monsieur d’origine libanaise et décédé en 2013.

El Cuartetazo – Sonora Constelacion (El Salvador)
Ça c’est un standard latino, il a été repris du Mexique à l’Argentine en passant par Cuba.
El cuartetazo ça veut dire le quartet en espagnol.

Polo Margariteño – Cecilia Todd (Venezuela)
Vous reconnaissez le son particulier de cette guitare derrière ? On la souvent entendu dans TAXI BROUSSE. C’est ce qu’on appelle en espagnol le Cuatro, c’est une petite guitare à 4 cordes qui dérive de la guitare baroque espagnole. Le baroque espagnol, contrairement au même courant dans les autres pays d’Europe, est mêlé de de musique créole. De la rencontre musicale entre le vieux continent et le nouveau monde.
Cecilia Todd que l’on entend là est un maître dans le maniement du cuatro.
Album de 1979, que j’adore, et qui s’appelle « Acceso VIP », accès VIP.

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Sida – Ti Manno & Gemini All Stars (Haïti)
Mort à 32 ans le 13 mais 1985, Antoine Rossini Jean-Baptiste, dit Ti Manno, était la voix des haïtiens et haïtiennes dans son pays et à l’étranger.
Une musique de résistance, de combat oú émerge certaines revendications de la société haïtienne, comme la souffrance des femmes oppressées, abusées, violées, exploitées par les colons encore présents et les touristes, l’attitude des Américains, Bahamiens, Canadiens, Vénézuéliens, Péruviens, et Boliviens á l’égard des Haïtiens.
Et cette chanson qui lui a été inspirée par le compte-rendu d’une étude américaine retraçant l’arrivée du Sida aux États-Unis, et qui concluait que le virus avait été introduit sur le territoire américain par un immigré haïtien.

L’Amour est Doux – Luc Donat (ïle de la Réunion)
Luc Donat c’est le violoniste que l’on entend jouer, de son vrai nom Marie Émilien Luçay Donat. C’était un homme drôle Luc Donat.
Puisque son père, Joseph Emilien Donat, possède un magasin de musique rue de Paris à Saint-Denis... de la Réunion.
Luc Donat, lui, entre à l’école de musique située rue Amiral Lacaze, à Saint Denis. A ne pas confondre avec la rue Amiral Lacaze à Saint Denis.
Plus tard, Luc Donat jouera pour l’orchestre symphonique de Saint-Denis et enchaînera des représentations publiques, mais le violon ce n’est pas ce qui fait vivre et c’est pourquoi en juillet 1945, il devient secrétaire du parquet au tribunal de Saint-Denis, puis greffier en cours d’appel, tout ça pour subvenir à ses besoins.
Mais en 1954, le jeune musicien démissionne de son poste pour se consacrer plus pleinement à la musique. Il quitte La Réunion pour s’installer à Tananarive, capitale de Madagascar, où il côtoiera trois ans durant de nombreux artistes professionnels qui l’initieront au jazz, à la musique traditionnelle et à la variété.
Il signe avec deux musiciens malgaches, un contrat avec la firme Disque Vogue. Sa carrière parisienne de musicien réunionnais débute sur les chapeaux de roue, prenant le titre de "Roi du séga", pour donner plus d’impact à ses disques. Il connaîtra d’ailleurs un franc succès, accompagnant entre-autre, sur le « Paquebot France », Marie Laforêt décédée il y a peu.

Egwu Olili – Zeal Onyia (Nigéria)
Le Highlife est un genre inspiré des musiques d’église, des fanfares militaires, du jazz et du calypso, et comptait parmi ses figures populaires les ghanéens Emmanuel Tettey Mensah, Ebo Taylor, ou encore les trompettistes nigérians Victor Olaiya et Zeal Oniya.
Aussi actif comme syndicaliste que populaire en tant que trompettiste, Zeal Onyia fut ainsi l’un des plus brillants représentants du genre highlife, souvent glorifié par son alter-ego Louis Armstrong avec qui il resta ami jusqu’à sa mort. La mort d’Armstrong, puisque Zeal est mort en 2000.

Heaven is My Home – Imbizo (Afrique du Sud)
On attend que Johnny Clegg se mette à chanter quand on entend ça. Eh bah non !
« Imbizo », le nom du groupe, ça veut dire réunion, rassemblement en zoulou.
Oui, c’est du Zoulou, et ça vient d’Afrique du Sud. Je précise Afrique du Sud, parce que le peuple Zoulou vie à cheval entre 7 pays : Arique du Sud, Lesotho, Zimbabwe, Malawi, Botswana, Mozambique et Eswatini.
C’est un peuple bantou les zoulous, et ce qui lie les peuples bantous entre eux, c’est la similitude de leur langue. Il y en a plus de 450 à travers l’Afrique.
C’est par de nombreuses migrations au départ des Haut-Plateaux du Cameroun que ces ethnies se sont construites et se sont différenciés au fil des siècles.